Présentation du rapport de l’étude sur la cartographie des abus subis par les communautés riveraines de la SOCAPALM d’Edéa

Dans le cadre de ses activités, le RADD a organisé le 25 septembre 2024 à la salle Saint Paul de la Conférence Nationale Épiscopale du Cameroun à Yaoundé, l’atelier de présentation du rapport de l’étude sur la cartographie des abus subis par les populations d’Apouh a Ngok, Dehane, Koukouhe et Ongue,riveraines de la SOCAPALM d’Edéa. Cet atelier a eu lieu.
L’objectif de cet atelier était d’informer et de sensibiliser les décideurs, l’opinion publique nationale et internationale sur l’urgence de réserver un espace vital et de mettre fin aux autres abus subis par ces communautés.
Une trentaine de personnes a participé à cet atelier. dont : les Administrations publiques , les organisations de la Société civile,les chefs traditionnels des villages impactés, la présidente de l’Association des Femmes Riveraines de la SOCAPALM d’Edéa, et bien d’autres encore.
Les travaux sont lancés à 10 h par une prière dédiée au Dieu tout puissant pour la bonne marche des travaux et par l’exécution de l’hymne national du Cameroun. Le mot de bienvenue et introductif de Mme la Secrétaire exécutive du RADD va suivre . Elle résume les mobiles de l’étude dans le rôle du RADD qui est celui d’accompagner les riverains des Agroindustries dans la défense de leurs droits face aux traitements et aux abus perpétrés sur eux par ces agroindustries. Elle présente les missions du RADD qui sont celles de la lutte contre les injustices sociale, économique environnementale et climatique, et fait le lien pour justifier cette étude menée par le RADD dans ces quatre villages impactés par la présence de La SOCAPALM d’Edéa depuis sa cession par l’État à un groupe d’investisseurs privés. Ces communautés sont confrontées tous les jours aux menaces , aux intimidations et de la mastodonte et des autorités locales. Les pleurs et les cris n’en finissent plus. Elles élèvent leurs voix, s’adressent à nous de la société civile et nous ne saurions rester insensibles à ces cris, à ces pleurs récurrents sans aucune suite favorable. La présentation des résultats de cette autre étude permet que les uns et les autres y apportent les amendements. Il est question de sortir de cet atelier avec un plaidoyer fort pour arrêter ce climat de haute tension qui existe entre la SOCAPALM et ses riverains et qui menace la cohésion sociale, la paix dans cette localité », souligne-t-elle.

Les travaux de restauration du rapport de l’étude ont suivi immédiatement et ont été présentés en deux temps : le rapport du cartographe et ensuite le rapport narratif.
1- le rapport du cartographe

Dans le rapport du cartographe, il a été question de montrer sur les cartes des 4 villages que les palmiers à huile envahissent ou non la proximité des habitations de ces communautés pour dire de manière impartiale si l’espace vital de ces populations est inexistant.
C’est ainsi qu’au vu de sa présentation, les villages d’Apouh et Dehane sont pratiquement encerclés par les plantations de palmier à huile de la SOCAPALM. Nous parlons de 95% d’envahissement, voire même un enfermement par les palmiers! Ces communautés vivent dans la promiscuité du fait de cet enfermement.
Les deux autres villages le sont peut-être moins , mais ils subissent le même impact du fait de ces plantations. Leur espace vital est envahi. Elles ont besoin de respirer de l’air pur, autre que celui des palmiers. Les cartes ont clairement montré le degré d’abus subis par ces riverains en donnant les superficies des villages et la superficie qu’occupent les plantations de la SOCAPALM, le gap est immense et inhumain. Les communautés vivent dans des réduits, sur des rochers, poussées dans des zones difficiles à vivre.

2- Le rapport narratif

A la suite du cartographe, l’expert du RADD a donné les résultats avec statiques et tableaux y afférents, ainsi que les résultats de l’enquête menée auprès de ces communautés pour recueillir leurs réponses sur la présence de la SOCAPALM actuelle sur leur terre.
Les participants ont suivi de bout en bout ces résultats . Des conditions d’existence depuis la présence de cette nouvelle SOCAPALM et de celle d’avant la privatisation. pour plus de 95% de personnes interrogées, les conditions de vie étaient meilleures avant la reprise par la nouvelle société qui ne respectent pas leurs droits. Leurs droits humains, sociaux, économiques, environnementaux, climatiques, ne sont pas respectés. La proximité avec l’entreprise en est la principale cause. Leur espace vital est entièrement envahi. La SOCAPALM les menace, les intimide et leur a tout pris. Les réponses de ces communautés sont sans équivoque. Sur 141 personnes enquêtées, le ressenti amer est identique. Elles vivent mal la présence de la SOCAPALM de SOCFIN Bolloré. Avant elle, selon les résultats d’enquête,la vie était belle. La situation s’est dégradée depuis cette privatisation

3- Les échanges

La partie relative aux échanges a animé l’activité pendant deux heures. Les participants ont apporté des amendements, donné des recommandations pour enrichir le rapport.
Le chef de Koukouhe a donné des éléments nouveaux au niveau de la documentation et des recommandations fortes ont été formulées par des représentants de la société civile, des conseils juridiques présents dans la salle.
La présidente des femmes riveraines de la SOCAPALM d’Edéa a pris la parole pour approuver cette restitution de l’étude et réitérer son engagement à défendre sa communauté. Elle a pris l’exemple de la Bible où David a vaincu Goliath. Elle réagissait ainsi pour s’offusquer des dires d’une autorité traditionnelle qui disait que la fourmi ne s’attaque pas à l’éléphant. Pourtant, elles pensent que les fourmis qu’elles sont vont manger l’éléphant qui les empêche de vivre décemment sur leurs terres, parlant de la SOCAPALM.
Beaucoup de voix se sont élevées dans la salle pour apporter leur soutien à ces communautés et dénoncer ces violations.
Les représentants du MINDCAF, le MINPROFF, le MINAS présents à l’atelier ont été fortement interpellés, ainsi que la Commission Nationale des Droits de l’Homme.

C’est par une photo de famille et un repas que l’atelier a pris fin à Mvolyé Yaoundé.


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *